1- Le point de vue anglo-saxon
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Américains intensifient leur propagande à travers le cinéma. Après le succès de ce type de propagande pendant la période précédente, il était évident qu’ils allaient utiliser, pendant la période de la guerre froide, ce moyen qui fut d'une efficacité incontestable. Cela leur permet d’exporter leur culture : l’american way of life. La propagande se retrouve au sein de beaucoup de genres cinématographiques comme l'espionnage, la science-fiction et le fantastique par exemple. La lutte anticommuniste « bat son plein surtout sous le maccarthysme » et la propagande est au service de cette lutte par le septième art. C’est en 1947 que s’ouvre à Hollywood la période de la chasse aux sorcières. Le gouvernement américain, pendant la période de la guerre froide, traque sans merci tout individu suspecté de sympathie communiste. Ce mouvement, initié par Joseph McCarthy (1908-1957), sénateur républicain du Wisconsin depuis 1947, se voit désapprouvé par Eisenhower, est un ancien président des Etats-Unis de 1953 à 1961 en 1954 à la suite d’un vote de censure.
L'un des genres le plus touché par la propagande a été la science-fiction. Celle-ci est l'une des plus intéressantes car l'on peut aborder des sujets sérieux voire angoissants sous forme de métaphores ou d’allégories. Analysons d'abord la propagande des films de science-fiction, très forte à cette époque où les techniques évoluent. « Souvent ces extraterrestres menaçants, prêts à envahir la Terre et à prendre l'apparence des humains, symbolisent les dangers du communisme»[1]. Ces extraterrestres représentent les «rouges», mesquins, diaboliques, qui ont pour seul objectif de détruire les Américains.
En revanche, les Américains, sont décrits comme héroïques avec de nombreux atouts et surtout le respect des traditions américaines. En même temps, les États-Unis exposent leur force militaire. En effet, pour combattre les extraterrestres dangereux, l’armée va faire appel à des armes de plus en plus sophistiquées qui symboliseront la puissance militaire américaine de cette époque. Il est vrai que les États-Unis ressortent de la Seconde Guerre mondiale en tant que superpuissance dominante. De plus, tout au long de la guerre froide, les Américains fournissent de nombreuses aides économiques, par le biais du plan Marshall, mais aussi militaires lors des « guerres par procuration » comme celle de Corée (1950-1953). Lors du conflit qui opposa la Corée du Sud et la Corée du Nord, les États-Unis ont économiquement et militairement soutenu la Corée du Sud quand les Soviétiques appuyaient la Corée du Nord.
La science-fiction a un impact d'autant plus fort qu'elle représente un monde inconnu dans l'imaginaire collectif. C’est un monde fictif mais qui peut potentiellement exister. Par conséquent, le genre fantastique représente une fenêtre sur l'avenir et attire d'autant plus le spectateur par son aspect novateur. Ce genre est le seul qui développe et utilise les effets spéciaux dans un but d'impressionner et qui par cela touche et anime le spectateur. Le fait que l'on ne parle pas clairement de l'URSS dans ce genre, indique que l'ennemi est caché mais peut être invincible. L'angoisse des spectateurs monte : de quoi l’ennemi est-il capable ? Le mot même « alien » en anglais définit les êtres venus d'une autre planète mais aussi les ressortissants étrangers.
The Thing from Another World (La chose d’un autre monde) est une des deux adaptations du livre Who goes there, écrit par John W. Campbell, en 1934. Ce film a été produit en 1951 et réalisé par Howard Hawk et Christian Nyby. Sur une base militaire et scientifique en Arctique, des militaires découvrent un vaisseau spatial et un extraterrestre. Le vaisseau est détruit accidentellement et l’extraterrestre ramené à la base, conservé dans un bloc de glace. Commence alors une lutte entre les militaires et les scientifiques, les premiers veulent éliminer le danger, les seconds l’étudier. Entre-temps, l’extraterrestre se réveille et on découvre que c’est un organisme qui ressemble à celui des végétaux, se nourrissant de sang. Les militaires finissent par l’éliminer.
L’extraterrestre peut représenter le communisme qu’il faut à tout prix éliminer. « Martien = Rouge »[2] est une équation qui explique clairement les sentiments ressentis avec des films de science-fiction.
Dans ce film, les scientifiques sont décrits comme des savants fous, férus de sciences mettant en danger l’Humanité : « mais peu importe que l’on meurt tous, si c’est pour la science », « la connaissance est plus importante que la vie » (extraits tirés du film). Les scientifiques sont vus comme des êtres qui ont perdu leur humanité au service de la connaissance. On notera que le scientifique Arthur Carrington, incarné par Robert Cornthwaite, porte un chapeau qui ressemble à une « chapka », chapeau traditionnel russe. Associer un scientifique à un Russe nous pousse à nous méfier des scientifiques.
À l’inverse, le militaire américain est décrit comme quelqu’un de droit, sensé et raisonnable qui a pour seul intérêt de protéger la population. Le journaliste, Ned Scott, joué par Douglas Spencer, annonce au public que la menace a été éliminée grâce aux militaires. Ce film a une forte connotation politique, on ne parle pas des Soviétiques ou du communisme par souci de pudeur, on symbolise le Russe par un scientifique fou. Les Russes sont prêts à tout pour vaincre et imposer leur idéologie. Ils ne sont pas enclin à la tentative de dialogue. Ce point est justifié lorsque l’extraterrestre, joué par James Arness, donne un coup de griffe au Docteur Arthur Carrington quand celui-ci essaie de lui parler.
Le film se termine sur une note angoissante. Les Américains qui se pensaient jusque-là protégés par leur isolement géographique réalisent qu’ils peuvent désormais être affectés par les actes du reste du monde à cause de la bombe atomique. Le monde continue de scruter le ciel avec angoisse car la menace vient désormais du ciel : « Keep watching the stars » (extrait tiré du film).
Le film s’inscrit dans la politique du maccarthysme, la peur rouge (couleur du communisme), la chasse aux sorcières. Pendant cette période, le gouvernement se lance dans une traque aux communistes et une Liste noire composée d’environ 300 artistes de Hollywood soupçonnés d’avoir eu des liens ou d’appartenir au mouvement communiste est créée. Ces artistes ne pouvaient plus exercer librement. Cela montre de plus, que même si le cinéma est une entreprise privée aux États-Unis, le gouvernement a toujours une influence, voire un droit de véto, sur les productions cinématographiques.
Les films d'espionnage ont également du potentiel car ils décrivent un monde de manière réaliste, à l’inverse du fantastique. Ce genre traite des sujets concrets et utilise des institutions nouvelles comme la Central Intelligence Agency mise en place en 1947, reconnue pour ses actions d’espionnage des communistes pendant la guerre froide. Ces films évoquent des événements qui se sont déroulés pendant la période où ils ont été tournés. La propagande de ces films est forte dans le sens où la partie adverse est toujours décrite de manière négative, dotée d'un gouvernement retord et oppresseur. L’ennemi est sans cesse à l’origine d'un plan machiavélique qui peut non seulement être destructeur pour les États-Unis mais aussi pour le reste du monde. Les films d'espionnage propagandistes sont en effet basés sur une vision manichéenne du réalisateur. On va essayer de diaboliser l'ennemi et de montrer à quel point le système de celui-ci est défaillant. De l'autre côté, on montre au spectateur la beauté, le confort de leur pays.
L'un des genres le plus touché par la propagande a été la science-fiction. Celle-ci est l'une des plus intéressantes car l'on peut aborder des sujets sérieux voire angoissants sous forme de métaphores ou d’allégories. Analysons d'abord la propagande des films de science-fiction, très forte à cette époque où les techniques évoluent. « Souvent ces extraterrestres menaçants, prêts à envahir la Terre et à prendre l'apparence des humains, symbolisent les dangers du communisme»[1]. Ces extraterrestres représentent les «rouges», mesquins, diaboliques, qui ont pour seul objectif de détruire les Américains.
En revanche, les Américains, sont décrits comme héroïques avec de nombreux atouts et surtout le respect des traditions américaines. En même temps, les États-Unis exposent leur force militaire. En effet, pour combattre les extraterrestres dangereux, l’armée va faire appel à des armes de plus en plus sophistiquées qui symboliseront la puissance militaire américaine de cette époque. Il est vrai que les États-Unis ressortent de la Seconde Guerre mondiale en tant que superpuissance dominante. De plus, tout au long de la guerre froide, les Américains fournissent de nombreuses aides économiques, par le biais du plan Marshall, mais aussi militaires lors des « guerres par procuration » comme celle de Corée (1950-1953). Lors du conflit qui opposa la Corée du Sud et la Corée du Nord, les États-Unis ont économiquement et militairement soutenu la Corée du Sud quand les Soviétiques appuyaient la Corée du Nord.
La science-fiction a un impact d'autant plus fort qu'elle représente un monde inconnu dans l'imaginaire collectif. C’est un monde fictif mais qui peut potentiellement exister. Par conséquent, le genre fantastique représente une fenêtre sur l'avenir et attire d'autant plus le spectateur par son aspect novateur. Ce genre est le seul qui développe et utilise les effets spéciaux dans un but d'impressionner et qui par cela touche et anime le spectateur. Le fait que l'on ne parle pas clairement de l'URSS dans ce genre, indique que l'ennemi est caché mais peut être invincible. L'angoisse des spectateurs monte : de quoi l’ennemi est-il capable ? Le mot même « alien » en anglais définit les êtres venus d'une autre planète mais aussi les ressortissants étrangers.
The Thing from Another World (La chose d’un autre monde) est une des deux adaptations du livre Who goes there, écrit par John W. Campbell, en 1934. Ce film a été produit en 1951 et réalisé par Howard Hawk et Christian Nyby. Sur une base militaire et scientifique en Arctique, des militaires découvrent un vaisseau spatial et un extraterrestre. Le vaisseau est détruit accidentellement et l’extraterrestre ramené à la base, conservé dans un bloc de glace. Commence alors une lutte entre les militaires et les scientifiques, les premiers veulent éliminer le danger, les seconds l’étudier. Entre-temps, l’extraterrestre se réveille et on découvre que c’est un organisme qui ressemble à celui des végétaux, se nourrissant de sang. Les militaires finissent par l’éliminer.
L’extraterrestre peut représenter le communisme qu’il faut à tout prix éliminer. « Martien = Rouge »[2] est une équation qui explique clairement les sentiments ressentis avec des films de science-fiction.
Dans ce film, les scientifiques sont décrits comme des savants fous, férus de sciences mettant en danger l’Humanité : « mais peu importe que l’on meurt tous, si c’est pour la science », « la connaissance est plus importante que la vie » (extraits tirés du film). Les scientifiques sont vus comme des êtres qui ont perdu leur humanité au service de la connaissance. On notera que le scientifique Arthur Carrington, incarné par Robert Cornthwaite, porte un chapeau qui ressemble à une « chapka », chapeau traditionnel russe. Associer un scientifique à un Russe nous pousse à nous méfier des scientifiques.
À l’inverse, le militaire américain est décrit comme quelqu’un de droit, sensé et raisonnable qui a pour seul intérêt de protéger la population. Le journaliste, Ned Scott, joué par Douglas Spencer, annonce au public que la menace a été éliminée grâce aux militaires. Ce film a une forte connotation politique, on ne parle pas des Soviétiques ou du communisme par souci de pudeur, on symbolise le Russe par un scientifique fou. Les Russes sont prêts à tout pour vaincre et imposer leur idéologie. Ils ne sont pas enclin à la tentative de dialogue. Ce point est justifié lorsque l’extraterrestre, joué par James Arness, donne un coup de griffe au Docteur Arthur Carrington quand celui-ci essaie de lui parler.
Le film se termine sur une note angoissante. Les Américains qui se pensaient jusque-là protégés par leur isolement géographique réalisent qu’ils peuvent désormais être affectés par les actes du reste du monde à cause de la bombe atomique. Le monde continue de scruter le ciel avec angoisse car la menace vient désormais du ciel : « Keep watching the stars » (extrait tiré du film).
Le film s’inscrit dans la politique du maccarthysme, la peur rouge (couleur du communisme), la chasse aux sorcières. Pendant cette période, le gouvernement se lance dans une traque aux communistes et une Liste noire composée d’environ 300 artistes de Hollywood soupçonnés d’avoir eu des liens ou d’appartenir au mouvement communiste est créée. Ces artistes ne pouvaient plus exercer librement. Cela montre de plus, que même si le cinéma est une entreprise privée aux États-Unis, le gouvernement a toujours une influence, voire un droit de véto, sur les productions cinématographiques.
Les films d'espionnage ont également du potentiel car ils décrivent un monde de manière réaliste, à l’inverse du fantastique. Ce genre traite des sujets concrets et utilise des institutions nouvelles comme la Central Intelligence Agency mise en place en 1947, reconnue pour ses actions d’espionnage des communistes pendant la guerre froide. Ces films évoquent des événements qui se sont déroulés pendant la période où ils ont été tournés. La propagande de ces films est forte dans le sens où la partie adverse est toujours décrite de manière négative, dotée d'un gouvernement retord et oppresseur. L’ennemi est sans cesse à l’origine d'un plan machiavélique qui peut non seulement être destructeur pour les États-Unis mais aussi pour le reste du monde. Les films d'espionnage propagandistes sont en effet basés sur une vision manichéenne du réalisateur. On va essayer de diaboliser l'ennemi et de montrer à quel point le système de celui-ci est défaillant. De l'autre côté, on montre au spectateur la beauté, le confort de leur pays.
Un parfait exemple de ce
genre serait le film américain réalisé par Alfred Hitchcock, un maître dans
l’art du suspense qui est lui-même un des atouts principaux du cinéma
d’espionnage. Il réalise en 1966 Torn
Curtain (Le rideau déchiré).
Comme l’indique le titre, le film d’Alfred Hitchcock parle du mur de Berlin érigé en août 1961 par la République Démocratique Allemande pour la séparer de la République Fédérale d’Allemagne, soit le côté est et le côté ouest de l’Allemagne. Pour l’URSS, ce mur était un mur de protection « antifasciste ». Surnommé le « mur de la honte » par les occidentaux, le mur de Berlin n’est qu’une prolongation de ce que Churchill, dans son discours de Fulton le 5 mars 1946, appellera le « rideau de fer » qui divise l’Europe entre les pays communistes et les pays alliés capitalistes.
Ce film d’espionnage met en scène le professeur de physique nucléaire Armstrong, joué par Paul Newman et son assistante et fiancée Sarah Sherman, interprétée par Julie Andrews. Le professeur décide de laisser sa fiancée juste avant leur mariage à Copenhague, où avait lieu une conférence, pour se rendre, supposément, à Stockholm, en Suède pour ses recherches. Intriguée par ses explications peu convaincantes, elle décide de le suivre et découvre qu’il se rend en fait, à Berlin Est. Bien que persuadée que son fiancé trahit son pays en vendant ses connaissances à l’ennemi communiste, elle décide tout de même de rester avec lui par amour. Elle découvre ensuite que Michael Armstrong essaye de gagner la confiance d’un éminent professeur allemand, nommé Lint, dans le but de lui soutirer une formule qui permettrait de mettre au point un missile de défense. Une fois cette formule dérobée, le couple doit s’évader de la RDA pour pouvoir retourner en Amérique.
Ce film est à l‘évidence à tendance propagandiste. On dépeint le héros américain typique face à une Allemagne de l’Est grise, enveloppée d'une ambiance délétère, avec des personnages aux faciès sournois, fourbes et suspicieux.
Au cours de leur retour aux États-Unis, le couple rencontre une femme d’origine polonaise excentrique qui décide de les aider s’ils deviennent ses « répondants ». Elle donne une vision américaine des communistes. Elle rêve de partir aux États-Unis et décrit la RDA sans saveur et sans goût. Ses paroles traduisent la représentation manichéenne de la guerre froide des années 1960. Les cigarettes ont une meilleure allure aux États-Unis, le café est meilleur, etc.
Après avoir assassiné Gromek, un garde du corps sur le point de le dénoncer à ses supérieurs allemands, Armstrong prend un taxi pour retourner à son hôtel. Plusieurs jours plus tard, le chauffeur de taxi reconnaît le personnage de Gromek dans un journal. Il va directement raconter ses suspicions au dirigeant. Cette scène montre l’ambiance délétère de l’Allemagne de l’Est. Le garde du corps communiste est décrit comme étant sournois et fourbe. Hitchcock en fait un personnage suspicieux, toutes les scènes dans lesquels il est présent sont tournées de manière à ce que le spectateur ressente un malaise. Notamment grâce à des gros plans sur le faciès du personnage. Il garde de longs silences et observe d'un œil froid et calculateur tout ce qui l'entoure. Ce film décrit les États-Unis comme étant supérieurs, meilleurs comparé aux pays communistes.
Comme l’indique le titre, le film d’Alfred Hitchcock parle du mur de Berlin érigé en août 1961 par la République Démocratique Allemande pour la séparer de la République Fédérale d’Allemagne, soit le côté est et le côté ouest de l’Allemagne. Pour l’URSS, ce mur était un mur de protection « antifasciste ». Surnommé le « mur de la honte » par les occidentaux, le mur de Berlin n’est qu’une prolongation de ce que Churchill, dans son discours de Fulton le 5 mars 1946, appellera le « rideau de fer » qui divise l’Europe entre les pays communistes et les pays alliés capitalistes.
Ce film d’espionnage met en scène le professeur de physique nucléaire Armstrong, joué par Paul Newman et son assistante et fiancée Sarah Sherman, interprétée par Julie Andrews. Le professeur décide de laisser sa fiancée juste avant leur mariage à Copenhague, où avait lieu une conférence, pour se rendre, supposément, à Stockholm, en Suède pour ses recherches. Intriguée par ses explications peu convaincantes, elle décide de le suivre et découvre qu’il se rend en fait, à Berlin Est. Bien que persuadée que son fiancé trahit son pays en vendant ses connaissances à l’ennemi communiste, elle décide tout de même de rester avec lui par amour. Elle découvre ensuite que Michael Armstrong essaye de gagner la confiance d’un éminent professeur allemand, nommé Lint, dans le but de lui soutirer une formule qui permettrait de mettre au point un missile de défense. Une fois cette formule dérobée, le couple doit s’évader de la RDA pour pouvoir retourner en Amérique.
Ce film est à l‘évidence à tendance propagandiste. On dépeint le héros américain typique face à une Allemagne de l’Est grise, enveloppée d'une ambiance délétère, avec des personnages aux faciès sournois, fourbes et suspicieux.
Au cours de leur retour aux États-Unis, le couple rencontre une femme d’origine polonaise excentrique qui décide de les aider s’ils deviennent ses « répondants ». Elle donne une vision américaine des communistes. Elle rêve de partir aux États-Unis et décrit la RDA sans saveur et sans goût. Ses paroles traduisent la représentation manichéenne de la guerre froide des années 1960. Les cigarettes ont une meilleure allure aux États-Unis, le café est meilleur, etc.
Après avoir assassiné Gromek, un garde du corps sur le point de le dénoncer à ses supérieurs allemands, Armstrong prend un taxi pour retourner à son hôtel. Plusieurs jours plus tard, le chauffeur de taxi reconnaît le personnage de Gromek dans un journal. Il va directement raconter ses suspicions au dirigeant. Cette scène montre l’ambiance délétère de l’Allemagne de l’Est. Le garde du corps communiste est décrit comme étant sournois et fourbe. Hitchcock en fait un personnage suspicieux, toutes les scènes dans lesquels il est présent sont tournées de manière à ce que le spectateur ressente un malaise. Notamment grâce à des gros plans sur le faciès du personnage. Il garde de longs silences et observe d'un œil froid et calculateur tout ce qui l'entoure. Ce film décrit les États-Unis comme étant supérieurs, meilleurs comparé aux pays communistes.
Un autre film d’espionnage
intéressant issu de cette époque est Telefon
(Un espion de trop) réalisé par Don Siegel en 1977. Dans ce film, les États-Unis
et l’URSS ont amorcé un rapprochement. Cependant, vingt ans plus tôt, le KGB
avait envoyé aux États-Unis des agents sous couverture placés sous état
d’hypnose. Ces derniers avaient oublié leur identité et leurs origines. Ces
agents secrets étaient programmés pour une mission suicide dans le but de
détruire des bases militaires stratégiques. Une phrase les « activait ». La
liste de ces agents était contenue dans deux carnets. L’un d’eux fut dérobé par
Nicolai Dalchimsky, joué par Donald Pleasence, un agent du KGB, opposé au
rapprochement américano-soviétique, qui décide de réactiver ces agents secrets.
Le KGB envoie un agent russe, Grigori Borzov interprété par Charles Bronson,
pour stopper l’opération avant qu’il ne soit trop tard (minutes importantes : 52min et 1h35).
Ce film pourrait être rangé dans deux catégories : propagandiste et critique. Cependant, on notera plusieurs éléments qui nous incitent à le considérer comme étant propagandiste. Tout d’abord, le fait d’avoir hypnotisé et envoyé leurs agents en mission suicide dénonce la volonté destructrice, dangereuse des Soviétiques, capables de tout pour éliminer leur ennemi.
Par ailleurs, ce film donne une vision du Soviétique isolé refusant toute idée de paix entre les deux belligérants. En décrivant un seul Russe fou, il symbolise le ver dans la pomme contrairement aux Américains qui forment l’unité dans un esprit de solidarité. Parmi les Soviétiques il y aura toujours quelques opposants capables du pire. Le message envoyé est clair : voilà ce dont les Russes sont capables. Cependant, ce film a été produit en 1977 et nous constatons une approche d’ouverture. Tous les Soviétiques ne sont pas mauvais, par exemple, les deux agents du KGB qui interviennent pour éviter une catastrophe qui empêcherait tout rapprochement pacifique.
Ce film pourrait être rangé dans deux catégories : propagandiste et critique. Cependant, on notera plusieurs éléments qui nous incitent à le considérer comme étant propagandiste. Tout d’abord, le fait d’avoir hypnotisé et envoyé leurs agents en mission suicide dénonce la volonté destructrice, dangereuse des Soviétiques, capables de tout pour éliminer leur ennemi.
Par ailleurs, ce film donne une vision du Soviétique isolé refusant toute idée de paix entre les deux belligérants. En décrivant un seul Russe fou, il symbolise le ver dans la pomme contrairement aux Américains qui forment l’unité dans un esprit de solidarité. Parmi les Soviétiques il y aura toujours quelques opposants capables du pire. Le message envoyé est clair : voilà ce dont les Russes sont capables. Cependant, ce film a été produit en 1977 et nous constatons une approche d’ouverture. Tous les Soviétiques ne sont pas mauvais, par exemple, les deux agents du KGB qui interviennent pour éviter une catastrophe qui empêcherait tout rapprochement pacifique.
Les films issus de cette
période que le grand public continue d’applaudir sont sans doute les films
d’action. Certains sont encore diffusés sur nos écrans. L'aspect populaire des
films d'action les rend attractifs car ils vont avoir un impact sur le spectateur
qui se divertit facilement en regardant ce genre de cinéma. En effet, le
spectateur va s'identifier au héros, le voir comme un modèle de conduite. Après
la Guerre du Viêt Nam (1955-1975), le nombre de films de propagande réalisés
est en baisse. Cependant dans les années 1980, il y a un retour en force de ce
genre de films.
L'idée transmise par le héros du film d'action est beaucoup plus vendeuse et accrocheuse, l'impact est immédiat et plus fort de par son côté accessible et attrayant pour tout public. En regardant un film d’action, le spectateur comprend quelle attitude avoir, de quelle manière se comporter en cette période de tension tout en se divertissant. Même si une légère angoisse persiste, il est très vite apaisé par une histoire qui se finit bien, le « happy end » si connu de Hollywood a fait son effet. « L'Américain moyen est rassuré et confiant. Et si l'Américain a confiance en lui, c'est l'Amérique qui gagne »[3] : cela définit la politique américaine pendant la guerre froide. De nombreux films d’action de cette époque sont encore reconnus aujourd’hui.
Prenons par exemple la saga Rocky réalisé par John G. Avildsen (Rocky I et V) et Sylvester Stallone (Rocky II, III et IV). Cette dernière est représentative de la propagande de cette époque. Le héros principal, Rocky Balboa représente lui-même l’américain type.
Dans le quatrième volet sorti en 1985, Rocky affronte un boxeur russe. Évidement ce boxeur russe est caricaturé comme étant une machine sans cœur, froid, s’opposant à un Rocky humain, soutenu par sa famille et ses amis, qui surmonte des obstacles ; il en ressort profondément blessé mais grandi. Il est reconnu par tout le peuple américain grâce à sa volonté et sa force. Le réalisateur veut que le public haïsse ce personnage d’origine soviétique en le rendant terrifiant.
Pour aller plus loin, certains films vantent les mérites de l’armée américaine et par cela, la glorifie. On peut se référencer à Midway (La bataille de Midway) réalisé en 1975 ou encore The War of the Worlds (La guerre des mondes) en 1953 et deux autres films plus connus du grand public : la série des Rambo débutée en 1982 avec First Blood (Rambo) réalisé par Ted Kotcheff et Top Gun en 1986 par Tony Scott. Tous ces films montrent de manière différente la force de l’armée américaine, sa capacité matérielle et la puissance de son élite toujours prête à sauver le monde.
L'idée transmise par le héros du film d'action est beaucoup plus vendeuse et accrocheuse, l'impact est immédiat et plus fort de par son côté accessible et attrayant pour tout public. En regardant un film d’action, le spectateur comprend quelle attitude avoir, de quelle manière se comporter en cette période de tension tout en se divertissant. Même si une légère angoisse persiste, il est très vite apaisé par une histoire qui se finit bien, le « happy end » si connu de Hollywood a fait son effet. « L'Américain moyen est rassuré et confiant. Et si l'Américain a confiance en lui, c'est l'Amérique qui gagne »[3] : cela définit la politique américaine pendant la guerre froide. De nombreux films d’action de cette époque sont encore reconnus aujourd’hui.
Prenons par exemple la saga Rocky réalisé par John G. Avildsen (Rocky I et V) et Sylvester Stallone (Rocky II, III et IV). Cette dernière est représentative de la propagande de cette époque. Le héros principal, Rocky Balboa représente lui-même l’américain type.
Dans le quatrième volet sorti en 1985, Rocky affronte un boxeur russe. Évidement ce boxeur russe est caricaturé comme étant une machine sans cœur, froid, s’opposant à un Rocky humain, soutenu par sa famille et ses amis, qui surmonte des obstacles ; il en ressort profondément blessé mais grandi. Il est reconnu par tout le peuple américain grâce à sa volonté et sa force. Le réalisateur veut que le public haïsse ce personnage d’origine soviétique en le rendant terrifiant.
Pour aller plus loin, certains films vantent les mérites de l’armée américaine et par cela, la glorifie. On peut se référencer à Midway (La bataille de Midway) réalisé en 1975 ou encore The War of the Worlds (La guerre des mondes) en 1953 et deux autres films plus connus du grand public : la série des Rambo débutée en 1982 avec First Blood (Rambo) réalisé par Ted Kotcheff et Top Gun en 1986 par Tony Scott. Tous ces films montrent de manière différente la force de l’armée américaine, sa capacité matérielle et la puissance de son élite toujours prête à sauver le monde.
La série des James Bond a
notamment eu un grand succès, From Russia
with Love (Bons Baisers de Russie) réalisé en 1963 par Terence Young qui a
aussi réalisé le précédent volet : Dr. No
en 1962. On retrouve ici des personnages, vivant péniblement du côté est du mur
de Berlin qui ne rêvent que de partir à l’ouest. Nous retrouvons le célèbre
agent 007 du MI6 : James Bond, interprété par Sean Connery. Dans le volet
précédent, il élimine le Dr. No, un des meilleurs éléments du SPECTRE. Rosa Klebb (Lotte
Lenya), également membre important du SPECTRE, manipule Tatiana Romanova
(Daniela Bianchi), une secrétaire soviétique. Cette dernière envoie un message
au MI6 leur proposant un marché : elle leur donne Lektor, une machine de
déchiffrement top secret, en échange de la faire passer à l’ouest.
Le SPECTRE est une organisation représentée comme la plus grosse menace mondiale pendant la guerre froide. On a encore en tête, les missiles de Cuba d’octobre 1962 et ce film milite pour la paix mondiale avec son agent secret 007 comme dernier rempart pour sauver le monde. Ce film est techniquement mis au point et fait un parallèle entre l’agent britannique et l’image que l’on veut donner du camp capitaliste. James Bond est élégant, fin, raffiné et intelligent. Il est toujours du bon côté et se bat seul, ou presque, contre des forces obscures qu’il arrive à vaincre.
L’illustration des héros de films d’action tels que Rocky, James Bond ou Rambo, reste dans nos esprits et entretient la confiance du spectateur. Cette démonstration de la force des héros symbolise la force de toute une nation soudée.
Le SPECTRE est une organisation représentée comme la plus grosse menace mondiale pendant la guerre froide. On a encore en tête, les missiles de Cuba d’octobre 1962 et ce film milite pour la paix mondiale avec son agent secret 007 comme dernier rempart pour sauver le monde. Ce film est techniquement mis au point et fait un parallèle entre l’agent britannique et l’image que l’on veut donner du camp capitaliste. James Bond est élégant, fin, raffiné et intelligent. Il est toujours du bon côté et se bat seul, ou presque, contre des forces obscures qu’il arrive à vaincre.
L’illustration des héros de films d’action tels que Rocky, James Bond ou Rambo, reste dans nos esprits et entretient la confiance du spectateur. Cette démonstration de la force des héros symbolise la force de toute une nation soudée.
Le cinéma américain a donc
eu un grand impact sur l’ensemble de la population. « Toutes les classes
sociales sont présentes, tous les âges, toutes les nationalités »[4].
Lorsque Zachary Louis parle de toutes les nationalités, il entend par là que le
héros des films américains dépasse la notion de culture, d'identité nationale
ou politique, quelque soit la nationalité du spectateur, il s'identifiera aux
valeurs du héros. Toutes les couches sociales sont concernées, il y a forcément
un genre de film qui correspond aux goûts de chacun. La simplification des images, la musique, la
manière de filmer et le choix des acteurs fait du cinéma un atout fort dans la
lutte idéologique de ce monde bipolaire. La simplicité des images est le
principe de base qui consiste à créer un ennemi unique, caricatural dont le
message simple est mieux appréhendé par le spectateur. Les films présentés
ci-dessus sont représentatifs des films propagandistes américains de la guerre
froide.
Le cinéma américain est fort et diversifié. Qu’en est-il du cinéma de propagande russe ?
[1] Patrick Brion, Le cinéma fantastique, Paris, La Martinière, 1994, p.19
[2] Gérard Lenne, Histoire du Cinéma Fantastique, Paris, Seghers, 1989, p.47
[3] BOATTO, Sébastien, Une histoire mondiale des cinémas de propagande, p.544
[4] LOUIS, Zachary, 27/12 et 25/01 : http://www.iletaitunefoislecinema.com/memoire/2196/le-cinema-americain-a-lassaut-du-monde
Le cinéma américain est fort et diversifié. Qu’en est-il du cinéma de propagande russe ?
[1] Patrick Brion, Le cinéma fantastique, Paris, La Martinière, 1994, p.19
[2] Gérard Lenne, Histoire du Cinéma Fantastique, Paris, Seghers, 1989, p.47
[3] BOATTO, Sébastien, Une histoire mondiale des cinémas de propagande, p.544
[4] LOUIS, Zachary, 27/12 et 25/01 : http://www.iletaitunefoislecinema.com/memoire/2196/le-cinema-americain-a-lassaut-du-monde
2- Le point de vue soviétique
Le cinéma de propagande
soviétique s'est développé dès le début du XXe siècle sous le
pouvoir tsariste. En 1919, le cinéma se nationalise et «le cinéma devient le
premier vecteur de communication, d'éducation et de propagande»[1]. Joseph Staline est le Secrétaire général du
Parti communiste de l'Union Soviétique de 1922 jusqu'à sa mort en 1953. Pendant
cette période, le cinéma soviétique se fonde essentiellement sur le culte de
Staline. La culture cinématographique soviétique se retrouve dans tous leurs
types de films.
Parmi les genres développés en URSS, on trouve notamment des contes pour enfants. Par exemple, Andriech[2] réalisé par Sergei Parajdanov en 1954 raconte l’histoire d’un jeune berger à qui Vainovan, le patron et géant des bergers offre une flûte enchantée. Ce genre de film prône les traditions russes, où la communauté joue un rôle important. Aucun groupe ne domine l’autre. Dans le film cité, les personnages sont habillés en costume traditionnel. Ils vivent une vie rurale, loin du monde urbain.
L’aspect imaginaire est soutenu par une musique traditionnelle russe qui accompagne chaque image du film. L’émotion est stimulée par des gros plans sur des visages et des paysages vastes et sublimés, spectaculaires. Nous retrouvons là l’idée majeure du réalisme socialiste destiné aux enfants selon les valeurs propres au régime soviétique. L’impact est d’autant plus important que les enfants vont grandir dans cet esprit, éduqués sur ces principes qu’ils s’approprient et développent en grandissant. Le public jeune est un public facile à manipuler.
Les films soviétiques se rapprochent plus des films d’auteur par opposition aux films américains qui sont dans l’action, le divertissement. Ce réalisme socialiste est une des fondations principales du cinéma stalinien. Le réalisme socialiste est la doctrine officielle de l'art de l'Union Soviétique qui vise à présenter la réalité selon une perspective historique. On peut donner d’autres exemples tels que La moisson, film produit en 1953 par Vlesodov Poudovovkine, complètement dédié à la gloire du système communiste. Le portrait de Staline apparaît assez souvent comme un guide, les hommes et les femmes ont un rôle à jouer sur un pied d’égalité, les valeurs du travail et de la communauté sont mises en scène, communisme et bonheur s’associent.
La fin des années 1950 voit un dégel politique et culturel dans les relations des deux super puissances, et bien que la censure dans le cinéma soviétique soit moins visible qu'à l’époque de Staline, elle sera plus subtile sous Khrouchtchev. La mort de Staline ne transforme pas radicalement le cinéma soviétique qui continue de prôner et diffuser largement l’idéologie socialiste en exagérant le trait, il n’y a pas de méchants américains mais uniquement la présence de bons soviétiques. Si l’arrivée de Khrouchtchev à la tête du parti ne révolutionne pas le cinéma, il en change le ton. Plus de dictature affichée, mais pas d’hésitation cependant à vanter les mérites des soldats soviétiques lors de la Seconde Guerre mondiale contre le nazisme, représentatif de l’ennemi dans la mémoire collective. Les réalisateurs abordent les horreurs de la guerre d’un point de vue auparavant censuré par Staline.
Parmi les genres développés en URSS, on trouve notamment des contes pour enfants. Par exemple, Andriech[2] réalisé par Sergei Parajdanov en 1954 raconte l’histoire d’un jeune berger à qui Vainovan, le patron et géant des bergers offre une flûte enchantée. Ce genre de film prône les traditions russes, où la communauté joue un rôle important. Aucun groupe ne domine l’autre. Dans le film cité, les personnages sont habillés en costume traditionnel. Ils vivent une vie rurale, loin du monde urbain.
L’aspect imaginaire est soutenu par une musique traditionnelle russe qui accompagne chaque image du film. L’émotion est stimulée par des gros plans sur des visages et des paysages vastes et sublimés, spectaculaires. Nous retrouvons là l’idée majeure du réalisme socialiste destiné aux enfants selon les valeurs propres au régime soviétique. L’impact est d’autant plus important que les enfants vont grandir dans cet esprit, éduqués sur ces principes qu’ils s’approprient et développent en grandissant. Le public jeune est un public facile à manipuler.
Les films soviétiques se rapprochent plus des films d’auteur par opposition aux films américains qui sont dans l’action, le divertissement. Ce réalisme socialiste est une des fondations principales du cinéma stalinien. Le réalisme socialiste est la doctrine officielle de l'art de l'Union Soviétique qui vise à présenter la réalité selon une perspective historique. On peut donner d’autres exemples tels que La moisson, film produit en 1953 par Vlesodov Poudovovkine, complètement dédié à la gloire du système communiste. Le portrait de Staline apparaît assez souvent comme un guide, les hommes et les femmes ont un rôle à jouer sur un pied d’égalité, les valeurs du travail et de la communauté sont mises en scène, communisme et bonheur s’associent.
La fin des années 1950 voit un dégel politique et culturel dans les relations des deux super puissances, et bien que la censure dans le cinéma soviétique soit moins visible qu'à l’époque de Staline, elle sera plus subtile sous Khrouchtchev. La mort de Staline ne transforme pas radicalement le cinéma soviétique qui continue de prôner et diffuser largement l’idéologie socialiste en exagérant le trait, il n’y a pas de méchants américains mais uniquement la présence de bons soviétiques. Si l’arrivée de Khrouchtchev à la tête du parti ne révolutionne pas le cinéma, il en change le ton. Plus de dictature affichée, mais pas d’hésitation cependant à vanter les mérites des soldats soviétiques lors de la Seconde Guerre mondiale contre le nazisme, représentatif de l’ennemi dans la mémoire collective. Les réalisateurs abordent les horreurs de la guerre d’un point de vue auparavant censuré par Staline.
Dans le film Летят
журавли (Quand Passent les Cigognes)
réalisé en 1957, Mikhail Kalatozov, le réalisateur du film, donne une nouvelle
direction à la propagande habituelle du réalisme socialiste. Au-delà des
horreurs de la guerre, de sa violence, le réalisateur s’attache à montrer le
destin tragique d’une femme dont l’homme qu’elle aime meurt au front et qui se
voit contrainte d’épouser le cousin de celui-ci. Kalatozov insistera
particulièrement sur les images de la mort au front du personnage principal.
L’ennemi est la guerre mais aussi à l’intérieur même du pays à travers un
personnage fou, pervers et lâche, le cousin. Bien entendu, à la fin, nous
retrouvons les valeurs du socialisme dépeintes sur fond d’égalité, de force et
de pacifisme et si nous ne sommes plus dans le culte de la personnalité de
Staline, nous découvrons le courage de valeureux soldats au service de la
communauté. Le socialisme a raison des traîtres et des lâches.
Ce film recevra la palme d’or à Cannes en 1958. Le cinéma soviétique peut s’avérer vecteur d’émotion, le meilleur appui de la propagande, à travers des personnages attachants évoluant dans un monde de solidarité et empreint d’héroïsme, luttant pour la paix. Le cinéma soviétique n'utilise pas les mêmes techniques de propagande qu'utilisent les États-Unis. À l'inverse, ils vont glorifier l'idéologie communiste.
Ce film recevra la palme d’or à Cannes en 1958. Le cinéma soviétique peut s’avérer vecteur d’émotion, le meilleur appui de la propagande, à travers des personnages attachants évoluant dans un monde de solidarité et empreint d’héroïsme, luttant pour la paix. Le cinéma soviétique n'utilise pas les mêmes techniques de propagande qu'utilisent les États-Unis. À l'inverse, ils vont glorifier l'idéologie communiste.
Dans Баллада o сoлдате (La Ballade du Soldat) produit en 1959,
réalisé par Grigori Tchoukhraï, dans la lignée du film de Mikhail Kalatozov, un
jeune soldat russe de 19 ans, Alecha Skvortsov (Vladimir Ivachov) se voit autoriser
une courte permission pour voir sa mère après avoir commis un acte de bravoure
au front. L’essentiel du film raconte son périple.
Ce film fait l’apologie des vertus de ce jeune soldat qui au cours de son voyage fera de multiples rencontres tantôt touchantes, ce soldat estropié à la guerre qui redoute de retrouver celle qu’il aime vu son état mais dont l’amour sera malgré tout intact, ce père qui attend son fils, cette jeune femme symbole de bonheur et de pureté dont il tombe amoureux, tantôt détestables, cette femme qui oublie son mari au front pour vivre mieux avec un autre.
Ce jeune soldat fédère autour de lui toutes les valeurs du socialisme, il sauve la vie d’innocents dans un train en feu, il est un élément d’une camaraderie honnête et courageuse, et c’est aidé du peuple socialiste qu’il retrouve enfin sa mère qu’il n’a que le temps de serrer dans ses bras avant de repartir au front. Le spectateur ne peut s’empêcher de s’attacher à ce personnage qu’il accompagne tout au long de son voyage arborant son esprit de famille, du devoir et de la patrie, à travers un pays ravagé par la guerre. Le réalisateur brosse un portrait du soldat socialiste, brave, courageux, héroïque, mais aussi du peuple soviétique qui sait montrer de la compassion et de la solidarité face à l’ennemi.
Ce film est une arme propagandiste au service de l’Etat. Le réalisateur a vécu les horreurs de la guerre et peut donc en faire un témoignage. Le fait que le réalisateur décrive la guerre d’une manière juste, apporte de la crédibilité à son message propagandiste. Il entraîne un sentiment de patriotisme. La guerre est dépeinte à travers des images choquantes et réalistes et le communisme à travers un personnage attachant, innocent, courageux et honnête. Il est, à lui seul, le reflet de toute une nation.
Prix de la meilleure participation pour la sélection soviétique à Cannes en 1960 et BAFTA du meilleur film en 1962, considéré comme l’équivalent britannique des oscars du cinéma américain. Le réalisateur a acquis une notoriété mondiale grâce à ce film.
Ce film fait l’apologie des vertus de ce jeune soldat qui au cours de son voyage fera de multiples rencontres tantôt touchantes, ce soldat estropié à la guerre qui redoute de retrouver celle qu’il aime vu son état mais dont l’amour sera malgré tout intact, ce père qui attend son fils, cette jeune femme symbole de bonheur et de pureté dont il tombe amoureux, tantôt détestables, cette femme qui oublie son mari au front pour vivre mieux avec un autre.
Ce jeune soldat fédère autour de lui toutes les valeurs du socialisme, il sauve la vie d’innocents dans un train en feu, il est un élément d’une camaraderie honnête et courageuse, et c’est aidé du peuple socialiste qu’il retrouve enfin sa mère qu’il n’a que le temps de serrer dans ses bras avant de repartir au front. Le spectateur ne peut s’empêcher de s’attacher à ce personnage qu’il accompagne tout au long de son voyage arborant son esprit de famille, du devoir et de la patrie, à travers un pays ravagé par la guerre. Le réalisateur brosse un portrait du soldat socialiste, brave, courageux, héroïque, mais aussi du peuple soviétique qui sait montrer de la compassion et de la solidarité face à l’ennemi.
Ce film est une arme propagandiste au service de l’Etat. Le réalisateur a vécu les horreurs de la guerre et peut donc en faire un témoignage. Le fait que le réalisateur décrive la guerre d’une manière juste, apporte de la crédibilité à son message propagandiste. Il entraîne un sentiment de patriotisme. La guerre est dépeinte à travers des images choquantes et réalistes et le communisme à travers un personnage attachant, innocent, courageux et honnête. Il est, à lui seul, le reflet de toute une nation.
Prix de la meilleure participation pour la sélection soviétique à Cannes en 1960 et BAFTA du meilleur film en 1962, considéré comme l’équivalent britannique des oscars du cinéma américain. Le réalisateur a acquis une notoriété mondiale grâce à ce film.
Le Bastion d’Ilitch, réalisé en 1961 par Marlen Khoutsiev, est un
film-phare pour toute la génération des années soixante en URSS. L’histoire est
basée sur l’amitié et la vie de trois jeunes moscovites inséparables, Sergueï,
Nicolaï et Slava. Ces jeunes sont influencés par la culture occidentale, ils
s’interrogent sur le sens de la vie et leur place dans la société. Khoutsiev
dira « le thème du film est la façon dont se forme une conscience de citoyen
chez un jeune homme et la nécessité absolue d’être toujours un citoyen militant
de sa patrie ». Le film dut être remanié après avoir été présenté à
Khrouchtchev parce qu’à l’origine il ne montrait pas une image parfaite de la
jeunesse soviétique. Le réalisateur fut obligé de remanier certaines scènes que
le public ne pourra voir dans son intégralité qu’à partir de 1988.
Le contexte politique est omniprésent dans le cinéma soviétique. Lorsque Khrouchtchev est contraint en octobre 1964 de présenter sa démission, le réalisateur Mikhail Kalatozov verra ses productions ignorées du fait de l’influence khrouchtchevienne sur l’ensemble de son œuvre.
« Le cinéma est le plus efficace outil pour l’agitation des masses. Notre seul problème, c’est de savoir tenir cet outil bien en main »[3]. Plus tard, dans un contexte de guerre froide, le cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev, de 1955 à 1992 sera le reflet de l’idéologie communiste systématiquement plus ou moins censuré ou remanié pour correspondre aux valeurs du Parti et les faire adhérer à un public le plus large.
Le contexte politique est omniprésent dans le cinéma soviétique. Lorsque Khrouchtchev est contraint en octobre 1964 de présenter sa démission, le réalisateur Mikhail Kalatozov verra ses productions ignorées du fait de l’influence khrouchtchevienne sur l’ensemble de son œuvre.
« Le cinéma est le plus efficace outil pour l’agitation des masses. Notre seul problème, c’est de savoir tenir cet outil bien en main »[3]. Plus tard, dans un contexte de guerre froide, le cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev, de 1955 à 1992 sera le reflet de l’idéologie communiste systématiquement plus ou moins censuré ou remanié pour correspondre aux valeurs du Parti et les faire adhérer à un public le plus large.
[1]http://www.festivalcannes.fr/assets/File/Filmographie%20Pays/L%27histoire%20du%20Cin%C3%A9ma%20Russe.pdf
[2] https://www.youtube.com/watch?v=Uoe71N7yjrc
[3] Staline (1924) qui s’est avéré être un grand amateur de cinéma
http://www.cineclubdecaen.com/analyse/cinemarusse.htm
[2] https://www.youtube.com/watch?v=Uoe71N7yjrc
[3] Staline (1924) qui s’est avéré être un grand amateur de cinéma
http://www.cineclubdecaen.com/analyse/cinemarusse.htm